4 Indicateurs de RPS

Les conséquences de l’exposition à des Risques Psychosociaux peuvent être mesurées par des indicateurs.
La fonction publique en propose un certain nombre.

Nous allons voir ici des indicateurs particulièrement alarmants.
Ils sont simples à mesurer : vous n’avez pas besoin d’interroger les équipes, créant des attentes au passage.

Vous pourrez alors surveiller la situation en temps réel, savoir où intervenir en priorité, voire tirer la sonnette d’alarme en cas d’urgence.

Prévention ?

La prévention des RPS peut se faire à trois niveaux :

Primaire

Sans attendre que la situation présente un risque, la prévention primaire tend à optimiser l’Organisation du Travail.

Tout comme une personne en bonne santé prendrait soin d’elle.

Secondaire

« Mieux vaut prévenir que guérir »

La prévention secondaire intervient avant l’apparition de « symptômes ».

Deux cas de figure :
Le diagnostic a détecté des facteurs délétères, sans conséquence pour l’instant.
Avant diagnostic : certains sont connus et inhérents à l’activité, comme le contact avec le public.

Par analogie médicale, ces situations sont comparables à des prédispositions ou des situations/périodes à risque.

Tertiaire

Comme un patient malade qu’il faut guérir : il est déjà trop tard !

Un diagnostic doit être mené pour un « traitement » adapté.
Il s’agit alors de réduire au maximum les facteurs délétères, tout en s’appuyant sur d’éventuels facteurs favorables.

Les indicateurs alertent sur le besoin de prévention tertiaire.
En quelque sorte, ils mettent en évidence les « symptômes ».

4 indicateurs légaux de RPSAbsentéisme, Turnover, Visites Médicales, Violence

Absentéisme

Le taux d’absentéisme prend en compte quatre catégories d’arrêt maladie :
Maladie ordinaire, professionnelle, longue durée. Accidents de travail

Voici sa formule de calcul :

En plus de signaler un problème collectif de santé, l’absentéisme peut désorganiser l’entreprise.

Son coût est important, même si le salarié absent n’est pas rémunéré (sauf exception conventionnelle).
Ses tâches et missions sont soit :
retardées
– confiées à des collègues
– ou à des remplaçants qu’il faut recruter et former.

Tous les arrêts maladies ne sont pas en lien direct avec les RPS.
Mais les facteurs de risque fragilisent, voire épuisent les équipes (burnout, bore-out).

Ces absences peuvent traduire un abandon, une fuite du travail. Souvent détecté comme un diagnostic de dépression plus ou moins installée.

Pour toutes ces raisons, l’absentéisme est un indicateur pertinent de facteurs de RPS.

Pour aller plus loin : Zoom sur l’absentéisme
A noter que le présentéisme n’est pas à sous-estimer pour autant.

Des absences répétées peuvent aller jusqu’au retrait total de l’entreprise. Ces deux indicateurs sont intimement liés.

Turnover

Voici comment calculer le taux de rotation du personnel :

Le remplacement de l’ancien salarié engendre des coûts de recrutement, puis de formation.
En attendant, ses missions peuvent être retardées ou confiées au reste du service ou à un remplaçant provisoire.

Le poste libéré reste parfois vacant.
Son travail est alors réparti dans le reste du service : ce qui revient à déplacer le problème !
Tout en prenant le risque d’épuiser les collègues qui héritent de ces tâches supplémentaires.
Ils peuvent également avoir du mal à délimiter leurs nouvelles attributions. Impactant la clarté des rôles de chacun (facteur de RPS).

Dans tous les cas, l’ensemble du service est désorganisé.

Un turnover important témoigne d’un besoin de prévention des risques (physiques et/ou psychosociaux).
L’entreprise a pour responsabilité de fournir un environnement de travail protecteur !

Dans le cas contraire, le salarié peut avoir recours aux visites médicales.
Le Médecin du Travail déterminera si les conditions de travail (physiques, mentales ou sociales) sont trop éprouvantes.

Visites Médicales

Voyons le taux de visite sur demande du salarié au médecin de prévention :

Les visites médicales règlementaires ou à l’initiative de l’employeur n’entrent pas en compte dans le calcul.
Le but est de mesurer le besoin ressenti par les équipes de faire appel au médecin du travail.
Il faut alors en chercher les causes.

Une demande de visite médicale isolée peut concerner une problématique individuelle.
Mais si elles se multiplient : les problématiques sont collectives. C’est un signal d’alarme !

Une autre forme d’expression alarmante est la violence en entreprise.

Violence

Nous distinguons 4 formes de Violence :

La violence interne émane du personnel, à l’encontre d’un collègue ou d’un client/usager.
La violence externe vient d’un usager envers un autre ou contre un membre de l’entreprise.

Cette violence est prise au sérieux, qu’elle entraine un arrêt maladie ou non.
Dans tous les cas, la violence n’est pas sans conséquence sur la santé mentale et sociale du collaborateur.
L’impact psychologique est réel, même s’il n’est pas toujours visible.

Chaque survenue de violence doit être consignée, sans être sous-estimée. Le contrecoup peut apparaitre à plus ou moins long terme.

Pour en savoir plus : Zoom sur la violence

En bref

Quatre indicateurs légaux nous alarment sur la présence de facteurs de risques psychosociaux.

  1. L’absentéisme, source de désorganisation et signe de dysfonctionnements à prendre en charge
  2. Le turnover, résultat d’une situation délétère
  3. Les demandes de visite médicale ne sont pas à sous-estimer. Face à un grand nombre, il ne s’agit plus de problématiques individuelles mais collectives.
  4. Les violences, quelles que soient leur forme, ont des conséquences sur les collaborateurs et leur santé mentale et sociale.

En présence de plusieurs indicateurs il est particulièrement urgent d’intervenir. Ils permettent de déterminer les priorités de prévention tertiaire.

Yohanna Gomez

Photo de Max Fischer

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