Un trop grand nombre d’absence doit vous alerter sur l’organisation délétère du travail. C’est pourquoi il s’agit d’un indicateur d’exposition aux Risques Psychosociaux.
Voyons son impact et comment le calculer dans cette première partie.
Impact de l’absentéisme
Lorsqu’un collaborateur s’absente, deux options s’offrent à vous :
- Le remplacer
- Redistribuer sa charge de travail
Dans tous les cas, cela engendre un coût :
- Trouver un remplaçant suppose un recrutement ou le recours à l’intérim.
- Si la deuxième option permet de faire face à l’urgence à court terme, elle ne doit pas durer.
A long terme, cette solution s’avère la plus coûteuse ! C’est un aller simple vers la baisse de productivité, puis vers l’épuisement ! Ce qui est d’autant plus vrai si c’est le burnout qui a provoqué cette absence … Un véritable cercle vicieux, difficile à enrayer !
Plus insidieux, une formation insuffisante du personnel remplaçant peut avoir les mêmes effets.
Répartir les tâches peut venir flouter l’organigramme et les rôles de chacun. Sans oublier que « les absents ont toujours tort » : les collaborateurs peuvent blâmer leur collègue et le rendre responsable de cette charge de travail supplémentaire. Son retour peut alors s’avérer particulièrement difficile à gérer.
Pour faire face à un absentéisme récurrent, il peut être tentant de favoriser la polyvalence des équipes. Les tâches deviennent alors interchangeables, entre collègues.
S’il s’agit d’une bonne solution, à court terme, c’est également un facteur de désengagement !
Il est alors important de continuer à valoriser l’apport individuel de chacun, pour ne pas engendrer toujours plus d’absentéisme !
Mais cet indicateur ne se résume pas à un aspect administratif et financier. Il s’agit bel et bien d’un signal d’alerte à ne pas prendre à la légère. Il vous encourage à vous intéresser aux difficultés que rencontrent vos collaborateurs.
Ont-ils les ressources suffisantes ? Les objectifs fixés sont-ils réalisables ? etc.
Voyons le lien direct qui existe entre absentéisme et organisation du travail.
Absentéisme : cause ou conséquence d’une organisation du travail délétère ?
L’ANACT définit l’absentéisme comme :
« Une absence qui aurait pu être évitée par une prévention suffisamment précoce des facteurs de dégradation des conditions de travail entendues au sens large (les ambiances physiques mais aussi l’organisation du travail, la qualité de la relation d’emploi, la conciliation des temps professionnel et privé, etc. »
Elton Mayo étudiait ce lien entre absentéisme et conditions de travail dès les années 1920 !
Voyons ce concept plus en détail.
Qu’est-ce que l’absentéisme ?
Il est important de distinguer plusieurs formes d’absentéisme :
- Absence consécutive à un accident de travail (survenue brutale)
- Absence liée à une maladie professionnelle (survenue progressive)
- Absences répétées (désengagement professionnel)
Accident de travail
Suite à un accident, un arrêt plus ou moins conséquent est nécessaire. Il vous encourage à renforcer votre politique de prévention des risques professionnels. Ainsi que la sensibilisation du personnel aux mesures adoptées, dont notamment le port du matériel de sécurité.
En effet, les collaborateurs peuvent avoir du mal à porter une tenue qui entrave les mouvements. Ces risques sont trop souvent sous-estimés. Une piqure de rappel est souvent nécessaire pour éviter que cela ne se reproduise.
Maladie Professionnelle
Ce type d’absence est souvent lié aux troubles musculo-squelettiques (TMS). Ces derniers sont en lien étroit avec l’organisation du travail (postures prolongées, gestes répétitifs etc.). Cela pouvant même mener à des reclassements ou à des licenciements pour inaptitude.
Heureusement, des solutions existent.
Pour aller plus loin : Comment travailler en bonne santé ? En finir avec les mauvaises habitudes !
Absences répétées
Cette catégorie regroupe les autres absences qui méritent votre attention.
C’est à dire celles pouvant être évitées ou corrigées en intervenant sur l’organisation du travail.
Ainsi, vous devez écarter les arrêts ponctuels qui ne découlent pas de difficultés liées au travail. Comme des jours de formation ou des congés parentaux par exemple.
Mais les raisons d’une absence sont loin d’être évidentes. C’est pourquoi vous ne devez pas en exclure à la légère.
Penchons nous sur le type d’absence le plus fréquent : l’arrêt maladie.
Cette suspension nécessaire de travail est-elle d’ordre privé ou professionnel ?
Elle peut notamment être causée par un manque de motivation ou un retrait du travail.
Des cas isolés peuvent parfois apparaitre, mais ils peuvent être annonciateurs d’une tendance plus généralisée.
Vous pouvez également faire face à des absences non justifiées, entrainant des sanctions disciplinaires. Elles peuvent refléter le climat social de l’entreprise et révéler une relation problématique avec le milieu de travail.
Le taux d’absentéisme
Pour devenir un indicateur de RPS, un calcul est nécessaire. Cela permet un suivi, qui doit être renseigné et mis à jour dans le Document Unique des Risques Professionnels.
Une fois que vous avez décidé d’une méthode de calcul, vous ne devez pas en changer pour permettre les comparaisons. Vous serez en mesure de savoir si la situation empire ou si votre politique de prévention porte ses fruits.
Le taux global d’absentéisme doit être divisé en plusieurs catégories :
- Selon sa durée (courte ou longue)
- Selon sa fréquence (rare ou répétée)
- Maladie
- Accident du travail …
En analysant ces données, vous saurez alors sur quel type d’absentéisme il est nécessaire d’intervenir en priorité. La fréquence de ces absences est aussi importante à analyser, elle peut notamment être le signe d’une augmentation du désengagement professionnel.
Pour conclure
Le taux d’absentéisme est un indicateur de Risques Psychosociaux. En effet, il s’agit d’un signal d’alerte d’une organisation délétère, source d’exposition aux RPS.
Nous avons vu les différentes absences à prendre en compte et celles à écarter. Vous devez décider d’une méthode de calcul à garder, pour permettre les comparaisons futures.
C’est l’occasion de mettre à jour le Document Unique (ce qui est obligatoire).
Vous serez alors en mesure d’observer le baromètre et savoir si la situation stage, dégénère ou s’améliore.
Après avoir mis au point l’indicateur d’absentéisme, une intervention est nécessaire.
Vous ne savez pas par où commencer ? Ne vous en faites pas : cela fait l’objet d’un article dédié : Comment réduire l’absentéisme ? Indicateur de RPS.
A bientôt !
Yohanna Gomez





