Effets de l’ambiance de travail sur les risques psychosociaux

Après avoir vu quelques pistes pour améliorer la cohésion de l’équipe et de l’entreprise, intéressons-nous au lien entre les risques psychosociaux et l’ambiance de travail.

Il ne suffit pas d’être entouré de collaborateurs ayant de bonnes intentions pour que l’ambiance de travail soit favorable au bien-être au travail.

 

Une ambiance de travail délétère peut, au contraire, être un facteur de risques psychosociaux.

Y compris pour un collaborateur dont le travail est essentiellement solitaire : une mauvaise ambiance n’est pas sans conséquence sur la santé mentale et le moral et à fortiori sur la vie sociale au travail.

A noter qu’en cas de relations sociales dégradées au travail, cela peut se répercuter sur la vie privée.

 

Il ne suffit pas toujours d’enrichir sa vie sociale et sortir avec des amis pour oublier la mauvaise ambiance qui règne au travail.

Mais qu’est-ce que l’ambiance de travail ? Concrètement ?

 

Il s’agit du climat collectif de travail, qu’il soit positif ou négatif. Cela inclut le quotidien et la relation d’emploi du collaborateur.

Il englobe les collègues en interaction directe, plus ou moins quotidiennement. Mais également le manager, d’autant plus s’il s’agit d’un manager de proximité.

 

Une ambiance de travail de qualité se caractérise par des relations saines, sincères et justes.

 

Dans le cas d’une « mauvaise ambiance » de travail, les relations sont moins présentes. La méfiance est de mise et peut entraîner des attitudes de repli. Il n’y a pas de partage entre les collaborateurs, ni de véritables échanges.

Qu’est ce qui détermine l’ambiance de travail ?

 

L’ambiance de travail dépend d’une multitude de facteurs et est difficile à appréhender. Elle ne peut s’expliquer à partir d’un nombre limité d’éléments pris en compte. Voici certains d’entre eux.

Les individus

 

L’ambiance de travail met en jeu un collectif de travail avec des individus différents, ayant chacun leurs spécificités et leurs parcours de vie, et donc des opinions différentes. Cela impacte l’ambiance de travail : des divergences d’opinions et de caractères peuvent apparaître.

De plus, lorsqu’un collaborateur est isolé, ses caractéristiques individuelles peuvent prendre le pas sur le collectif et peuvent générer une mauvaise ambiance de travail. Il suffit d’un grain de sable dans les rouages pour dégrader l’ambiance collective de travail, créant ainsi un cercle vicieux.

 

Des groupes peuvent, au contraire, se former en fonction des affinités de chacun. Ces collectifs de travail affinitaires se construisent avec le temps et créent un lien fort, d’où naissent des relations de confiance et de soutien. Cette entraide facilite l’atteinte des objectifs.

 

De manière générale, une bonne ambiance de travail peut s’installer avec le temps, le collectif de travail doit être suffisamment stable pour que des relations de qualité et de confiance s’installent.

Les rapports hiérarchiques

 

Le manager joue un rôle très important sur l’ambiance qui règne au sein de son collectif de travail. Il doit lui-même entretenir des relations de qualité avec ses subordonnés, se montrer disponible et inspirer confiance. Cela n’est pas sans rappeler l’importance de la Justice Interactionnelle.

 

A noter qu’il peut également favoriser les justices distributives et procédurales en défendant les intérêts de ses collaborateurs et jouer le rôle de relais avec la hiérarchie.

En effet, la relation de travail qu’entretient le collaborateur avec l’employeur, n’est pas sans incidence sur l’ambiance de travail. Car, si la relation avec l’employeur est dégradée, cela impacte le comportement du collaborateur au travail, dont notamment son implication.

C’est le cas également de la pression au travail, qui ne favorise pas une bonne ambiance de travail et peut exclure les « moins performants ». La reconnaissance exprimée par la hiérarchie et le manager ont un impact sur l’ambiance de travail. Cette dernière favorise l’estime de soi, la satisfaction et la motivation de chaque collaborateur, ce qui se répercute sur le collectif de travail.

 

Il est souhaitable que le manager participe à des temps de convivialité, plus informels, pour promouvoir une bonne ambiance de travail. Cela a un impact positif direct sur la productivité, comme les pauses café dans un espace de détente collectif. Sans oublier qu’il est également important de laisser aux collaborateurs la possibilité de prendre des pauses individuelles pour recharger les batteries, en cas de besoin.

Il y a un temps pour tout : un temps pour se détendre en groupe et un temps pour se reposer et mieux travailler par la suite.

L’organisation du travail

 

Les conditions (ressources, rétributions …) et l’organisation du travail décidées par les services RH ont également un impact sur l’ambiance.

Nous avons pu voir à plusieurs reprises l’impact du manque de ressource sur le travail et la santé des collaborateurs, pouvant causer une perception de harcèlement.

 

L’ambiance de travail change, au gré des événements ayant lieu dans l’entreprise. Par exemple à l’arrivée d’une nouvelle recrue, en fonction des évolutions de poste, des formations et de tout changement organisationnel.

Le contexte social

 

Dans une perspective plus large, le climat social d’un pays n’est pas sans répercussions sur l’ambiance de travail. En effet, les mécontentements et la méfiance envers le gouvernement peuvent entraîner un repli, qui se répercute sur l’entreprise. Il peut s’agir d’une perte de confiance globale envers les organisations.

Bilan

 

L’ambiance de travail se répercute sur la santé psychique et sociale des collaborateurs.

Une multitude de facteurs impactent le climat du collectif de travail. Plusieurs niveaux sont en jeu : individuel, managérial, organisationnel et social.

 

Pour favoriser une bonne ambiance de travail, le manager doit favoriser les échanges et les relations de confiance. Une certaine stabilité doit régner dans l’organisation et les collaborateurs doivent avoir les ressources nécessaires pour atteindre les objectifs collectifs.

 

Encore une fois, l’organisation du travail et les marges de manœuvre fournies au manager doivent être suffisamment favorables pour assurer une bonne qualité de vie et de bonnes performances de travail.

 

Yohanna Gomez

 

Image par Peter H de Pixabay
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