Qu’y a-t-il de pire, en entreprise, que de ne pas savoir ce qu’il faut faire ?
Où commence et où s’arrête notre mission ?
Cette confusion, contre-productive, est source de risques psychosociaux.
Voyons son impact et comment l’éviter.
Effets du manque de clarté des rôles
Sur la santé mentale
Le manque de clarté des rôles est un facteur important de RPS.
Il n’est pas forcément visible au premier abord. Mais il est souvent rencontré et formalisé au cours des diagnostics. Cela permet une prise de conscience.
Ses effets délétères, eux, sont observables et se font ressentir au quotidien.
Il est source de stress et d’épuisement ou au contraire de désengagement professionnel.
En cas de syndrome de l’imposteur, il est particulièrement dévastateur. Les collaborateurs qui en souffrent vont s’éparpiller et s’épuiser en redoublant d’efforts, sans pour autant être efficaces.
Sur la santé sociale
Au-delà de ses effets néfastes sur la santé mentale, il impacte également la santé sociale en provoquant des conflits entre collaborateurs.
En effet, lorsque chacun n’est pas en mesure de délimiter son rôle et ses responsabilités, des malentendus peuvent apparaître.
Personne ne sait exactement qui doit s’occuper de quoi.
La responsabilité est alors diluée ou partagée : personne ne s’en occupe ou au contraire tout le monde y met son grain de sel, perd du temps et de l’énergie à répéter les mêmes tâches.
Ce manque de clarté ambiant pousse les collaborateurs à se désinvestir ou à se “renvoyer la balle”, voire à se rejeter la faute.
Le résultat final s’avère insuffisant, inconsistant, avec des éléments contradictoires ne le rendant pas opérationnel. On ne peut plus contre-productif.
Sur la productivité
Il est essentiel que chacun sache ce qu’il a à faire et à qui s’adresser en cas de besoin.
Sous peine de subir et d’engendrer une importante désorganisation et un manque d’informations.
Pour en savoir plus : Effets sur le collaborateur
Comment l’éviter ?
Pour savoir comment l’éviter, intéressons-nous à son origine.
Bien souvent, il est le résultat de multiples changements organisationnels, de tous types.
Menant à une situation complexe : tout le monde croit connaître, plus ou moins bien, son rôle ou tente de s’adapter pour trouver ses marques.
Il est donc impératif de prendre soin de bien accompagner chaque changement organisationnel et veiller à ce que tout soit clair et compris par l’ensemble des collaborateurs.
Pour aller plus loin : Comment accompagner les salariés au changement organisationnel ?
Au cours de la prise de décision et de l’organisation de ces changements, il faut également veiller à ce que les nouveaux rôles de chacun n’entrent pas en conflit. Entre collègues d’un service, mais également entre les différentes missions inhérentes au même poste.
En effet, ces dernières ne doivent pas entrer en contradiction, sous peine de causer un stress important.
Pour faire au mieux, le travailleur risque d’être amené à faire des choix, qui peuvent lui être reprochés plus tard. Dans tous les cas, il ne sera pas en mesure de répondre à toutes les attentes.
Ce qui est d’autant plus vrai en fonctionnement projet.
Pour respecter le délai annoncé, chacun doit faire des sacrifices, parfois au détriment de la qualité de travail.
L’expertise et l’identité des collaborateurs est alors mise à mal. Le rôle individuel entre en conflit avec le rôle collectif.
Il est d’ailleurs intéressant de veiller à ce que chacun ne s’enferme pas dans son rôle, en favorisant l’entraide.
Un regard extérieur est souvent bénéfique et permet de redonner un second souffle. Que tous les membres de l’équipe n’hésitent pas à se montrer force de proposition.
Personne ne doit être isolé, confronté à ses responsabilités.
Selon le Ministère du Travail, pour éviter les mauvaises relations de travail, il est important d’avoir une “vision claire des tâches à accomplir” ainsi qu’une “solidarité entre collègues”.
Le rôle à endosser peut également entrer en conflit avec les valeurs ou l’éthique des collaborateurs, ce qui entache très sérieusement le sens du travail.
Par exemple, il n’est pas rare qu’un agent d’administration ne soit pas en mesure de satisfaire des usagers, pour de mauvaises raisons, à cause de procédures devenues trop rigides et inadaptées aux réalités de terrain.
Chaque rôle confié doit donc être mûrement réfléchi et formalisé. Au besoin, un ordre de priorité peut être établi entre les différentes missions confiées à un collaborateur.
L’ensemble doit correspondre au poste occupé et être compatible avec ses contraintes.
Nous ne le répéterons jamais assez : celui qui fait, sait. Le travailleur est le mieux placé pour savoir, observer et connaître les réalités du terrain auxquelles il doit s’adapter.
Yohanna Gomez