Les salariés sont hostiles envers la hiérarchie ?
Le dialogue est rompu ?
Un climat d’injustice semble régner dans votre entreprise.
Voyons comment désamorcer la situation.
Perception d’injustice
Une perception d’injustice peut naitre d’un simple malentendu !
Ce qui peut avoir des effets dévastateurs sur les relations de travail, en particulier entre les salariés et sa hiérarchie.
Voyons trois types de Justice Organisationnelle qui interagissent et sont étroitement liées :
- Distributive (missions et récompenses attribuées)
- Procédurale (processus de prise de décision)
- Interactionnelle (informations fournies et qualité des relations)
Cas d’étude
Une étude montre comment corriger une perception d’injustice :
Une simulation d’invasion ennemie était organisée, pour renforcer la cohésion d’équipe.
Les rôles de chacun étaient répartis aléatoirement , dont un rôle plus exigeant que les autres.
A la fin de la simulation, l’expérimentateur distribuait des récompenses (billets de loterie) aux membres de l’équipe : de façon équitable vs. inéquitable.
En cas de répartition inéquitable, les Comportements Civiques Organisationnels (CCO) envers l’expérimentateur augmentent.
D’autant plus si la personne qui occupait le rôle le plus exigeant était moins récompensée que les autres.
Pour corriger la perception d’injustice, l’expérimentateur a compensé la différence en donnant de l’argent « de sa poche » (Justice distributive). Il a également présenté ses excuses (Justice Interactionnelle) et des explications complètes et satisfaisantes (Justice Procédurale).
Ce qui a considérablement amélioré les comportements (CCO) envers l’expérimentateur.
Cas concret
Pour restaurer une perception de justice et un dialogue social de qualité, l’idéal est d’intervenir sur les trois types de justice comme l’étude l’illustre.
Mais ce n’est pas toujours possible. Il faut alors expliquer la situation aux collaborateurs.
Ce qui contribue à la justice procédurale et la justice interactionnelle.
Exemple concret :
Des salariés estiment que leur collègue ne méritait pas sa promotion. Expliquer (Justice Interactionnelle) le processus de prise de décision (Justice Procédurale) aux collaborateurs peut rétablir une perception de justice.
Ils estiment que leur point de vue a été pris en compte et comprennent mieux la décision prise (Justice Distributive) ainsi que le fonctionnement de la hiérarchie.
Les explications peuvent aider les collaborateurs à accepter la situation et estimer que tout le monde a eu ses chances d’obtenir le Saint Graal (la promotion).
Ils comprennent qu’il ne s’agit pas d’un traitement de faveur (« piston » ou autres).
Explications vs. Excuses
Il est important de bien faire la distinction entre explications et excuses car elles n’ont pas le même effet sur la perception de justice.
Les explications sont factuelles. La responsabilité de la situation est assumée.
En se montrant honnête, l’interlocuteur se montre digne de confiance.
Exemple : » Je suis en retard parce que je n’ai pas entendu mon réveil. »
Les excuses attribuent une cause externe à la situation. La responsabilité est redirigée.
Exemple : « Je suis en retard à cause des bouchons. »
Ce qui est parfois justifié et imprévisible : comme des embouteillages provoqués par un accident de la route.
Mais attention à ne pas en abuser et se trouver toujours des excuses.
Les salariés sont en mesure d’être indulgents et comprendre les explications qui leur sont données.
Conclusion
Une perception d’injustice n’est pas une fatalité : elle peut être corrigée.
À condition de bien s’y prendre.
L’idéal est d’assurer les trois types de justice (distributive, procédurale, interactionnelle).
Si une décision est considérée injuste, il est vivement conseillé d’en expliquer les raisons.
Mais gare aux excuses ! Il s’agit de fournir de bonnes explications et être prêt à prendre en compte le point de vue des salariés, voire revenir sur sa décision.
Les salariés sont en mesure d’entendre et comprendre les explications de la hiérarchie, sans faire preuve de rancune, améliorant ainsi la qualité du dialogue social et le climat de justice interne.
Yohanna Gomez





