Comment organiser des pauses de travail productives ?

Nous avons vu que l’Intelligence Artificielle permet de libérer du temps à l’Humain pour faire des tâches moins pénibles et ingrates.

Dans cette nouvelle ère du numérique où tout va plus vite, il est l’heure de remettre en question le temps de travail.

 

Nous avons hérité de la révolution industrielle une vision très limitée du temps. Les salariés devant pointer, notamment en production. Mais il faut arrêter de penser en termes de quantité de travail, mais de qualité.

Il est prouvé que l’être humain ne peut pas être performant et attentif en continu pendant une longue période de temps. Il fatigue tant mentalement que physiquement (à la différence des machines).

Le cerveau humain n’est pas capable d’être attentif en permanence, il a besoin de pauses. Il en va de même pour les muscles qui ne peuvent fournir d’effort soutenu perpétuellement.

 

En forçant les travailleurs à être productif en continu, c’est en réalité l’inverse qui se produit. Au fur et à mesure de la journée et de la fatigue qui s’installe, la productivité décroît, tandis que le risque d’erreur augmente.

Certains adoptent des techniques de résilience en prenant des pauses plus ou moins discrètes pendant leur temps de travail : autant leur permettre de prendre une vraie pause ressourçante.

Après une courte pause, le travailleur est à nouveau entièrement disponible et productif.

Bienfaits des pauses de travail

 

Les pauses de travail permettent de récupérer ses ressources cognitives et attentionnelles, qui sont par définition limitées. Mais il ne s’agit pas de prendre n’importe quelle pause !

Les travaux de neurosciences indiquent une attention continue limitée à 45 minutes d’affilée : au-delà nous n’écoutons plus vraiment et ne traitons pas l’information (nous la retenons encore moins !).

Cyril Couffe, Docteur en Psychologie Cognitive Appliquée et Directeur de la chaire « Talents de la transformation digitale » à Grenoble, a mené plus récemment une étude consistant à mesurer la productivité et les bonnes réponses de trois équipes à qui l’on a confié un travail complexe pendant 45 minutes

 

Equipe 1 : Sans pause

Les 2 autres équipes ont eu droit à une pause de 60 secondes toutes les 15 minutes (2 au total) :

Equipe 2 : Avec pause durant laquelle les membres traitaient d’autres informations

Equipe 3 : Avec pause permettant au cerveau de vagabonder dans ses pensées

 

L’équipe 3 a été la plus efficace et a fait 8% d’erreur en moins que les autres.

 

Les résultats tendent à prouver qu’une pause plus longue n’est pas forcément plus ressourçante qu’une courte pause régulière. Il a également été constaté que les pauses « sociales » ne sont finalement pas reposantes contrairement à celles où l’on ne pense à rien de particulier, pendant lesquelles nous marchons ou regardons par la fenêtre etc.

En effet, lire des sms, aller sur les réseaux sociaux ou échanger avec ses collègues demande de traiter des informations.

Nous pouvons avoir l’impression de nous détendre en traitant des informations légères, sans importance, mais il n’en est rien ! En tâche de fond, le cerveau travaille tout de même, ce qui lui demande de l’attention et des ressources cognitives.

 

Sans aller jusqu’à isoler les membres d’une équipe pendant leur pause. Chacun devrait être libre de se lever et faire un petit tour :

Partir pour mieux revenir !

 

Il existe différentes façons d’organiser des pauses productives au travail. L’entreprise My Mental Energy Pro a mis au point une application Smartphone permettant d’accéder à différents outils s’adaptant aux besoins des salariés :

  • Pauses régénérantes
  • Bulles de relaxation
  • Boost de concentration
  • Conseils d’experts en sciences cognitives.

 

Il existe également une méthode permettant de formaliser et organiser ces pauses productives.

Méthode Pomodoro

 

La méthode Pomodoro, issue d’Italie (Pomodoro = Tomate en italien), permet de faire face à des projets d’envergure. Particulièrement adaptée pour un travail individuel, elle peut être adaptée à un travail en équipe si les tâches sont bien réparties.

Cela consiste à travailler pendant 25 minutes en continu et sans distraction ni interruption. (Les méfaits des interruptions de travail feront l’objet d’un article).

 

Puis, le travailleur fait 5 minutes de pause pour souffler et se remettre les idées en place.

Enfin, au bout de 2 heures ou 2 heures et demi, il faut prendre une pause de 15 minutes.

Il existe des outils pour minuter ces différentes pauses, dont par exemple le site en ligne « PomoNow« , qui intègre une fonction de suivi (reports).

 

Cela fait beaucoup de pauses me diriez-vous ? Oui et je ne l’applique pas moi-même pour la rédaction d’articles ! MAIS : cela multiplie la productivité ! En particulier face à des tâches redondantes, ingrates et démotivantes.

Il s’agit « d’encadrer » les pauses. Comme mentionné précédemment, le cerveau a une capacité limitée en temps de concentration et a besoin de pauses. Sans même s’en rendre compte, l’attention du travailleur chute, il devient moins productif et fait plus d’erreurs.

Il s’accorde parfois une pause, qui se prolonge malgré lui, tant l’ampleur de la tâche décourage. C’est le cas notamment des escapades sur les réseaux sociaux ou sur le web en général, mais aussi des conversations informelles à rallonge. Bref, des pauses contre-productives au cours desquelles le cerveau ne se repose pas réellement.

 

Cette méthode ne convient pas à toutes les tâches.C’est pourquoi je ne l’utilise pas pour la rédaction d’articles, qui demande plutôt de l’inspiration. Cela interromprait le flux de pensées.

Cela ne convient pas non plus à tout le monde, certains ne sont pas friands de pauses courtes et régulières mais plus longues et espacées. Mais cela peut-être intéressant comme option à proposer aux salariés.

Dans tous les cas, il est intéressant de les sensibiliser à ce sujet et sur le manque d’intérêt des pauses sociales.

Ces nombreuses pauses peuvent en revanche être l’occasion de se lever, s’étirer et marcher. Avec l’apparition de l’ordinateur, l’Homme passe de plus en plus de temps assis, alors qu’il a fallu tout une évolution pour se lever ! Notre corps n’est plus adapté à une position assise prolongée, mais je reviendrais sur ce sujet dans un article ultérieur.

 

Conclusion : une pause oui, mais pas n’importe laquelle et pas n’importe comment !

Il vaut mieux privilégier de courtes pauses régulières pendant lesquelles nous laissons le cerveau souffler et vagabonder dans ses pensées. Nous pouvons en profiter pour marcher un peu, regarder par la fenêtre, révasser. Les rêveries sont bonnes pour le moral, la motivation et la productivité !

Bien entendu, il ne faut pas en abuser et il faut fixer les modalités de ces pauses à l’avance pour qu’elles ne soient pas contre-productives.

La semaine suivante sera l’occasion de continuer à remettre en question le temps de travail habituel.

 

Bonnes pauses !

Yohanna Gomez

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