Dans de nombreux articles, nous avons pu voir les multiples impacts négatifs d’un manque de ressources.
Un tour d’horizon s’impose !
Dans la première partie, nous avons abordé les ressources internes de l’individu et ses limites. Pour en savoir + : cliquez ici.
L’importance capitale des ressources extrinsèques
Il s’agit des moyens fournis par l’organisation (extérieur) pour mener à bien une mission et gérer le stress. Selon le Dictionnaire des Risques Psychosociaux, elles peuvent être divisées en quatre catégories (non exhaustives) :
- Organisation du travail
- Ressources matérielles
- Relations de travail
- Equilibre vie privée / vie professionnelle
1. Organisation du travail
Une fois n’est pas coutume, l’organisation du travail occupe une place centrale.
Une organisation favorable fournit une grande partie des ressources dont le collaborateur a besoin.
Nous pouvons notamment citer la clarté des rôles, permettant au travailleur de savoir précisément ce que l’on attend de lui (résultat attendu) et quelle est sa mission, mais aussi comment y parvenir à l’aide d’informations claires.
Une autre ressource peut être grandement appréciée et permettre de travailler correctement : l’autonomie. Cette dernière doit être suffisante pour permettre au collaborateur de prendre les décisions nécessaires et rectifier son travail en cours de route, pour faire face à une difficulté ponctuelle / un imprévu.
L’organisation doit également permettre au travailleur d’utiliser et développer certaines ressources intrinsèques : ses compétences. Cela passe notamment par un plan de formation efficace.
2. Ressources matérielles
Cela va sans dire, les ressources matérielles sont indispensables pour accomplir les tâches demandées et obtenir le résultat attendu. L’on fait référence ici à la disponibilité et la qualité de ces ressources.
Mais, dans les faits, trop d’entreprises perdent de vue son importance en gardant la tête dans le guidon et/ou en cherchant une rentabilité à court terme.
Face à un manque de ressources matérielles, les travailleurs sont en mesure de puiser dans leurs ressources intrinsèques, faire preuve de créativité et mettre en place des stratégies provisoires pour y palier.
Mais cette situation ne doit être que ponctuelle et transitoire, en attendant réparation ou remplacement du matériel désuet.
Trop souvent, la situation perdure et devient « normale ». Alors qu’en réalité, elle ne fait que se détériorer, parfois de façon imperceptible, mais certaine ! (Lentement mais sûrement)
Les stratégies adoptées (censées être provisoires) deviennent de moins en moins rentables et de plus en plus démotivantes, stressantes, puis épuisantes. Un désengagement ou un burnout peut s’installer, plus rapidement qu’on ne le croit, provoquant ainsi de l’absentéisme (indicateur de RPS).
Pourquoi le manque de ressources est-il source de stress ? (Voir partie 1 et 2)
Sur le long terme, non seulement les travailleurs sont impactés, mais également la quantité (productivité) et la qualité du travail exécuté.
Les ressources matérielles doivent donc être en bon état de marche, disponibles et pas trop complexes. Les informations nécessaires à leur fonctionnement doivent également être disponibles et à jour (ce qui peut induire un besoin en formation pour utiliser un nouvel outil, par exemple).
A noter que le manque de ressources matérielles peut entrainer une perception de harcèlement, voire de la violence (interne ou/et externe) dégradant ainsi les relations de travail.
3. Relations de travail
Entretenir des relations de qualité peut être épanouissant et fournir des ressources appréciables ; qu’il s’agisse de relations entre collègues ou avec la hiérarchie. Cependant, leur rôle et leur impact diffère.
Elles peuvent être source de soutien social (perçu ou réel).
L’on peut en distinguer trois formes:
- Matériel
- Informationnel
- Affectif
Ce qui permet de faire face à des difficultés et obstacles qui ne doivent pas pour autant perdurer.
Le feedback et la reconnaissance sont des ressources à ne pas négliger. Elles ont d’autant plus d’impact positif lorsqu’elles sont fournies par le manager de proximité, jugé pertinent lorsqu’il est proche du terrain.
La qualité de la communication, transversale ou ascendante/descendante, ainsi que la Justice Interactionnelle et Procédurale sont des ressources d’une importance capitale !
Pour plus d’informations : Comment devenir une Entreprise Heureuse à l’aide de la Justice organisationnelle ?
4. Equilibre vie privée / vie professionnelle
Certaines ressources permettent de concilier plus facilement ces deux sphères. Cela peut notamment être le cas d’un besoin plus ou moins ponctuel d’avoir recours au télétravail. Mais également la souplesse des horaires pour faire face à des contraintes d’ordre privé (qui peuvent être en lien direct avec la santé !).
D’autres ressources extérieures à l’entreprise peuvent être des ressources allant dans ce sens : facilité d’accès, commerces de proximité …
Pour aller plus loin : Comment favoriser l’équilibre vie privée / vie professionnelle ?
Bilan
Les ressources, intrinsèques comme extrinsèques, sont indispensables pour permettre aux collaborateurs d’atteindre le résultat attendu par l’organisation.
Le manque de ressource ne peut être qu’une situation ponctuelle et transitoire. Fournir/remplacer les ressources nécessaires devrait être une priorité pour l’entreprise.
Sous peine de voir la situation devenir particulièrement délétère, stressante et épuisante, qui a un impact certain sur la quantité et la qualité du travail fourni.
Pour être rentable, une entreprise se doit d’investir et accepter les frais inhérents à son fonctionnement. Sans quoi, elle ne saurait perdurer sur le long terme.
Elle ne peut compter éternellement sur ses salariés pour compenser et travailler avec des ressources insuffisantes.
Et vous, avez-vous les ressources dont vous avez besoin pour travailler correctement ?
Yohanna Gomez
